Atelier Volley assis et témoignage au Collège Jean Rostand à Orvault

Ce lundi 20 janvier, les Neptunes Asso intervenaient au collège d’Orvault avec des cinquièmes pour une sensibilisation au volley assis.

Crédit photo : Neptunes volley association

Dans le cadre du partenariat avec la direction des sports du conseil départemental, les élèves de 5eme B ont participé pendant 2h à des ateliers de volley assis accompagnés par des entraîneurs des Neptunes : Mathilde qui a dirigé la séance avec Dominique, et Gildas qui les a accompagnés dans cette animation.

Puis pendant une heure, les collégiens ont échangé  avec Gildas Guiheneuf Lalère joueur de l’équipe de France de Volley assis. Le chef d’établissement Mr Lambert était présent pour faire un premier bilan et écouter les premières réactions des élèves et de l’équipe pédagogique.

Cette intervention s’inscrit dans le cadre du projet « Sensibilisation aux handicaps visibles et invisibles en EPS  dans le collège où une classe d’ULIS a été ouverte en 2023»  .. 

Le projet a été préparé en amont avec les élèves :

- En EPS avec Madame Juloux Genevieve  professeur d’EPS : bilan sur JO, parallèle avec les Jeux Paralympiques dans l’APSA étudié en cours, vidéo sur le handisport au JO 2024.

- En français : Préparation de la rencontre avec un travail sur l’interview puis un travail d’écriture après la rencontre réalisé par Mme AUBAIN professeur de français. (retrouver leur article ici)

- En espagnol, autour du film “Campeones”.

Crédit photo : Nantes volley association

Extraits de l’échange oral de Gildas Guiheneuf Lalère avec la Classe

“Quand on joue ça fait mal quelque part ?”“En fin de compte au début, ça fait mal un petit peu aux fesses. Après, ça passe très rapidement et ça fait mal surtout,au niveau des épaules parce que vous avez vu, à chaque fois on est obligé de se déplacer  et pour pouvoir jouer le ballon, on est obligé de remonter les bras. ”

“Ça a donné quoi, les équipes de France aux Jeux ?”“Aux Jeux Paralympiques, les hommes et les femmes ont fini bons derniers. Il y a une explication.Le volley assis existe depuis 1950 et ça a été créé aux Pays-Bas pour notamment les blessés de guerre c’est depuis 1980 aux Jeux Paralympiques.Et donc, les équipes qu'on rencontre...ce sont les équipes qui sont en général sur le haut du classement mondial et qui ont déjà participé à plusieurs olympiades. Par exemple, le capitaine allemand ... a déjà fait 6 Olympiades. En 2024, c'était sa 6ème. Donc ça fait longtemps que les équipes jouent et c'est quasiment dans tous les pays comme ça. Et nous, en France, la première équipe de volley assis s'est créée en 2017 au niveau fédéral, c'est très très récent.Dans tous les autres pays, les joueurs sont professionnels, c'est leur métier. Ils s’entraînent une à deux fois par jour, ensemble ou dans leur club, comme les footballeurs du FC Nantes.

Même si la France n’est pas un très grand pays, il y a des joueurs qui viennent de Lille, de Bordeaux, de Nîmes, Paris...Vous voyez, c'est un peu partout en France… Cette année par exemple, on va se voir 5 ou 6 fois en stages et compétitions.”

“Alors comment vous vous entraînez ?”

“Pour mon cas la saison dernière, j'ai été à quatre entraînements de volley par semaine. Je m'entraînais le lundi, trois heures et demi, le mardi deux heures, le jeudi deux heures et le vendredi deux heures.Je faisais aussi trois séances de musculation et de renforcement musculaire. Ainsi je m'entraîne quasiment tous les jours.Moi , j'ai adapté mon rythme de travail à mes entraînements et j'ai continué à travailler. L'année dernière, on a eu beaucoup de compétitions, il y a eu une période où je suis parti en Egypte 15 jours puis à suivre 5 jours en compétition à Caen, et ça fait beaucoup de jours où je ne suis pas au travail.”

“Comment vous vous êtes blessé ?”

“Je me suis fait mal en 2013. C'était un accident, comme on dit, les accidents sont toujours bêtes. Pour moi, j'étais en train de bricoler chez moi et je suis tombé d'une échelle de 4 mètres. C'était un accident domestique parce que c'est arrivé chez moi … Je n’ai pas de morceaux de pied en moins, j'ai juste l'articulation de la cheville qui a été cassée en plusieurs morceaux, et donc, ils ont pu réparer comme ils ont pu. Par contre, je n’ai pas de flexion et extension de la cheville.

Vous avez dû voir des vidéos avec Thibault, son handicap se voit : il a une prothèse parce qu'il a une jambe, la droite, qui est coupée juste en dessous du genou, pour lui c'était un accident de travail. Il est classifié VS1.Il faut savoir que pour jouer en équipe nationale en volley assis, il faut avoir un handicap. C'est une obligation. Il ne peut pas y avoir un joueur valide.”

“C'est quoi les classifications VS 1 et VS 2?”

“Alors, moi, je suis VS2 ce qui correspond à une perte musculaire ou d'amplitude articulaire.”

“Ça change quoi ?”

“Ça change pas grand-chose sur le terrain, sauf que pour l'équipe de France, pour les compétitions internationales, pour les jeux, deux VS2 sont sélectionnés seulement, et un seul sur le terrain.”

“Ton parcours ?”

Déjà, j'ai commencé le volley, je devais à peu près avoir votre âge. Je jouais au volley et au foot en même temps. Je me suis spécialisé dans le volley après la terminale quand je suis arrivé au club des Neptunes en 1995. J'ai joué au volley, j'ai entraîné, j'ai été salarié du club à partir de 2006. De 2006 à 2013, j'étais responsable sportif au club, j'ai entraîné des jeunes et des moins jeunes, j'ai entraîné jusqu'au niveau national. Pendant cette période-là, de 2010 à 2013, j'ai aussi entraîné au volley assis une fois tous les 15 jours.Je me suis blessé au moment où je suis parti  travailler à l'école d'ingénieur.Il y a maintenant trois ans, la présidente du club Sylvie m'a appelé : " On n'est pas assez nombreux pour faire une équipe de volley assis à Nantes. Il y a des joueurs de toute la France qui viennent mais il n'y a pas assez de monde. Est-ce que tu veux venir nous donner un coup de main si tu peux..."Donc, j'ai commencé comme ça le dimanche. Ça m'a plu. Le lundi j'étais à l'entraînement et je n'ai jamais arrêté. Et puis sur une journée de championnat, sur Paris, j'ai rencontré le sélectionneur de l'équipe de France que je connaissais bien Dominique Duvivier. Il m'a dit, “je pense que tu pourrais être éligible et donc jouer avec l'équipe de France”. Et ça, c'est fait comme ça.”

“Il faut que tout le monde soit classifié au niveau national ?”

“En championnat de France, on est obligé d'avoir au minimum deux personnes en situation de handicap sur le terrain. Deux personnes classifiées, mais les classifications sont moins strictesDans l'équipe de Nantes, par exemple, une joueuse a une maladie dégénérative, Il y a des phases où c'est relativement stable et il va y avoir une crise. Et donc, cette personne là est classifiée au niveau national par contre, elle n'est pas classifiable au niveau international.”

“Est-ce que c'est pratique la prothèse ?”

“Moi, je n'ai pas de prothèse. C'est pratique quand on en a besoin. Par exemple, quand je suis en équipe de France, c'est moi qui  vais me lever pour ramasser les ballons !Dans l'équipe de France sur le grand groupe on est 16 et sur les 16 on est quatre à voir nos deux jambes, tous les autres sont amputés, au niveau du tibia ou au niveau du fémur. On a un joueur en équipe de France qui est amputé des deux jambes. Par exemple, Thibault, quand il a sa prothèse, il marche mieux que moi. À la rigueur, ça se voit moins que moi parce que la prothèse est bien articulée. Par exemple, on est en déplacement, on est arrivé à Paris, à l'aéroport, il faut aller à la gare et tout ça. On est un peu court en niveau temps. Quand il faut courir, il court plus vite que moi et j'ai surtout plus mal !Mais on est bien d'accord ça engendre aussi d'autres problèmes, d'être imputé. Parce que le bout de jambe restant, ce qu'on appelle le moignon, ils sont toujours obligés de bien y faire attention, qu'il ne soit pas abîmé, parce que s’il est abîmé un petit peu, là, du coup, ils ne peuvent plus mettre la prothèse, ils sont obligés de se déplacer avec des béquilles.”

“Mais, pourquoi vous dites que vous êtes deux VS2 et quatre à avoir vos deux jambes ?”

“Effectivement deux joueurs sont VS1, ils ont leurs deux jambes, mais par contre, il y en a un qui a eu la polio. C'est une maladie qui fait qu'il a eu une jambe où il n'a pas du tout de muscles. Et il y en a un autre qui a eu une maladie dégénérative un peu moins classique, ce sont les muscles qui sont attaqués et donc, il n'a pas de mollet on voit ses os.”

“Quelle est la plus grande star que vous avez rencontrée aux Jeux ?”

"J'ai vu l'Iranien, c'est le 2e homme le plus grand du monde. Il mesure combien, à votre avis ?“

... 2 m 46

Quand il est assis par terre, il est obligé de se baisser quand c'est son partenaire qui sert, parce que sa tête est au-dessus du filet. En fait, il a une maladie qui fait qu’il grandit tout le temps. Il a une jambe qui mesure 18 cm de moins que l'autre donc forcément, il est toujours bancal !C'est vrai qu'à l'attaque, c'est un très très bon joueur, il touche le ballon très très haut...."

Crédit photo : Nantes volley association